Elles se nomment Carmen, Clara, Isabelle, Sophie, Claire, Marine, Élise, Alice ou encore Léna… Et elles se livrent à bord des trains de nuit 3750 et 3751 qui relient la gare de Paris Austerlitz à celle de Toulouse Matabiau. Initialement diffusé le 7 septembre sur France Culture, ce programme nous emmène à bord d’un train de nuit, dans l’intimité des espaces dames seules. Ces compartiments exclusivement réservés aux femmes voyageant seules (ou avec des enfants de moins de 12 ans) sont situés dans la voiture la plus proche du local des contrôleurs. Laurine Estrade part à la rencontre de ces voyageuses et les interroge sur leur relation au rail. Si le côté glamour du train de nuit est souligné à travers les images portées par le cinéma – les films d’Alfred Hitchcock et de Billy Wilder sont cités-, la peur et le malaise sont également omniprésents.
Comme le remarque l’une de ces voyageuses, il n’existe pas d’espace spécifique pour rassurer les hommes seuls… Et en effet, les anecdotes sur le harcèlement qu’elles subissent sont légion. Dans un train de nuit, on peut facilement se sentir vulnérable et à la merci d’un compagnon de voyage mal intentionné. Ce peut être le cas sur les rails, comme dans l’espace public. Le seul homme interrogé ici est un photographe. Hans Zeeldieb parcourt les couloirs des trains de nuit pour immortaliser ces voyages entre jour et nuit, sommeil et éveil, rêve et réalité… Il réalise à la chambre argentique des portraits de passagers. Une technique photographique qui demande de longs temps de pause, ce que permet le rythme lent du train de nuit. Il explique aux auditeurs comment il parvient à prendre son cliché dans ce décor en perpétuel mouvement.
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